La cordillère des andes vue de la ruta 7

5) Le retour à Manaus!


22 janvier

Après une journée de lessive qui n'a pas séchée et de mécanique sur les deux mémères, réglage carbu, tension de chaîne sur celle d'Alain et rafistolage du porte paquet encore dessoudé et surtout remplacement de ma béquille cassée lors d'une chute par une fournie par Raimondo, nous partons décidés à terminer cette foutue BR319 en 2/3 jours.





D'autant que pour s'alléger et dédommager Raimondo pour sa gentillesse nous avons laissé toiles de tente, table et quelques objets comme cela nous n'avons plus que deux sacs polochons chacun.
En 15 mn nous avons déjà avalé 7km sous le beau soleil du matin.
Ça commence, la brèle d'Alain déconne déjà et refuse de prendre des tours....nous décidons de démonter de suite plutôt que continuer ainsi car il y'a quand même 300 km à faire. En recherchant la panne nous démontons les bougies pour les changer et trouvons celle de droite desserrée; depuis le départ on à déjà travaillé 2/3 fois sur la gauche!!!!
Le temps passe et la chaleur monte, ici quand il ne pleut pas le soleil est insupportable.
Nous repartons quand même, mais moins fiers que le matin, cette piste est vraiment défoncée, constituée de courtes portions goudronnées et surtout de passages boueux très glissants et profonds.


Avec les bagages il est très difficile de passer sans aide, de plus nous nous apercevons que l'amortisseur Ar d'Alain s'est fortement dégradé et qu'il ne remonte plus le cul de la mob dans les trous, d'où des passages presque impossibles.
Nous décidons que j'essayerai de passer les plus gros bourbiers avec les deux motos car Alain ne s'est pas bien remis de nos aventures des jours précédents.
Très bonne initiative puisque je fini par tomber dans une belle mare de glaise les deux bras en avant plantés jusqu'aux coudes.

Là, coincé les deux bras dans la glaise et pied sous la moto, Alain rapplique pour me libérer. Il lui faut d'abord enlever les bagages pour tenter de soulever la mob seul, car je suis face au sol, l'effort est très important car la moto est posée sur le crash-bar les deux roues en l'air. Enfin, il y parvient, je me relève et je suis littéralement aspiré par le fond de la glaise au point de presque y laisser les bottes. Reste plus qu'à relever la moto. La aussi pas simple, à deux on se débat dans la boue mais on fini par y arriver, j'arrive à la redémarrer (c'est celle d'Alain), je béquille et je retrouve mon lapin proche de l'épuisement sous les seuls 2,5m2 d'ombre du coin. On se repose et on se fait un café, l'eau de jerrycan étant déjà très tiède.


1h plus tard, on repart, et au bout de 500m, je tombe à nouveau, mais avec la mienne...splash!! là j'y mets la tête...heureusement que c'est le casque à Alain!! Sur le coup je suis vener...mais j'ai de la boue plein la bouche et les yeux, heureusement il y a une flaque d'eau croupie pour me rincer, cette fois je trouve l'eau des jerrycans buvable.
Ma mob est dans une telle posture qu'on se demande si on va pas l'enterrer là!! Le temps de la décharger et nous constatons que nous ne pouvons pas la soulever tellement cette fois elle est en dévers...une idée, se servir des sangles pour la traîner hors du trou; ça marche, mais nous devons nous y reprendre à 5 ou 6 fois pour lui donner un position acceptable. Dans un dernier effort nous la remettons sur roues, la poussons pour la béquiller sur le dur, et reprendre des forces.
On recharge ma mob, mais ça y est, une petite averse genre orage du mois d’août dans nos contrées arrive, ça rafraîchit, mais ça rempli les bourbiers, maintenant on aura plus idée de la profondeur des trous; je vais pour prendre celle d'alain pour le bourbier suivant, mais patatras, la béquille de Raimondo à plié comme une nouille sous le poids de ma mémère chargée...sont peut-être un peu lourdes!!
Cette fois sous l’énervement on la redresse sans décharger...restait un peu force à Alain, en fait. Bon, aller, on y retourne, bourbier suivant, là, malgré l’amortisseur anémique de la mob bleue, je passe sans tomber, faut dire que mon lapin me tenait debout par le porte paquet; au tour de la mienne, facile puisqu'elle va mieux, mais on à déjà trop donné, brouf, par terre. Pareil on décharge pas pour le redresser, mais faut dire qu'ici j'avais pas pris de bain, n'empêche que nous sommes épuisés. On insiste encore un peu, Alain m' a trouvé un magnifique bout de bois d'un mètre pour béquiller, mais nous nous rendons compte que nous n'avons fait que 9/10 km depuis 9h et il est 15h!!! A cette allure on fini les 300 km de piste qui restent dans 30 jours, on va rater l'avion à Buenos aires...sans rire, l'heure est grave, on décide de camper ici pour réfléchir.



Nous montons notre abris à même le goudron, les abords de la piste étant marécageux; comme on ne peut planter tous les piquets on attache un bord à la mob d'Alain, la sienne à une béquille.
Nous décrassons dans les flaques nos blousons pantalons gants et bottes, mais ici tout sent le pourri, les flaques comme les vêtements, en ouvrant nos valises souples pleines de boue avec peine car les fermetures éclair sont grippées par la boue , nous constatons que l’intérieur lui aussi est couleur locale, presque plus rien à se mettre, Alain est même obligé de me louer un caleçon, pas grave il le tiendra à la main pour pas qu'il tombe, d'autant qu'on a déjà du perdre au moins 5 kg depuis le début de nos vacances, par personne et hors taxes.



On s'installe tranquilles, mais le moral est pas bon...on verra demain une fois reposés, on mange nos nouilles achetées à Careiro, genre bolino, mais que c'est bon!  Eclairés par les frontales position lumière rouge, sinon c'est l'attaque instantanée d'on ne sait quels insectes! On s’endort au bruit de la faune qui nous entoure, une bestiole fait un bruit genre mobylette, des crapauds  et des genres de cigales électriques...des singes aussi peut-être, on sait pas trop depuis qu'on à passé Careiro, on a vu que des grenouilles, un crapaud d'au moins 500 grammes et un ptit serpent de 2m50 sinon les poules et les racoins (canards) anorexiques de Ray.



Pendant la nuit il pleut, pas trop fort, heureusement, car le vent  a déchiré notre abri décathlon déjà réparé au scotch américain, Alain a bien dormi, éloignant ainsi les animaux, mais moi, je n'ai pas fermé longtemps les yeux, je me posais trop de questions quant à notre avenir.

23 janvier
Au petit matin, le moral est toujours pas là, après discutions et débat sur les possibilités restantes, nous décidons de rebrousser notre chemin à pied, la mémère d'alain et surtout son amortisseur ne nous inspire plus confiance, nous avons juste l'essence pour un aller simple à la prochaine pompe, de quoi manger 2 jours et 10 litres d'eau, même si sur ce point nos exigences qualitatives et gustatives de l'eau de source ont évoluées vers le bas.
Certe, marcher à nouveau sur cette piste ne nous enchante pas, nos pieds ne sont pas guéris, mais nous avons encore une paire de chaussures de marche sèches et moi deux paires de chaussettes. Nous comptons sur Ray pour trouver une solution pour rapatrier les motos jusqu'à Humaita, soit la fin de la piste, est ainsi sauver notre voyage.

La marche est dure et longue, car bien sûr quand on en a besoin, il ne pleut pas, et il doit faire pas loin de 45 degrés en plein soleil, et ici il est aussi haut qu'à midi chez nous. Nous pourrions faire du stop... mais nous avons raté le seul véhicule qui est passé ce matin, nous n'avions pas fini de ranger nos affaires et de caler les motos l'une contre l'autre sur une seule béquille. Dans l'autre sens un 4x4 s’arrête et nous offre deux bouteilles d'eau fraîches, il faut en profiter elle ne font que 30cl. Elles nous ferons quand même 7 km, nous les remplirons dans une sorte de ruisseau presque frais, genre 27-28 degrés pour finir le voyage. Nous retrouvons enfin la pousada de Raimondo à peine surpris de nous retrouver, il nous offre de l'eau puisée direct dans sa rivière, y'en a plus de fraîche.

Après une difficile discussion franco/portugaise du brésilaoutch, nous comprenons que personne ne veux prendre le risque de faire cette piste dans sa totalité en camion ou camionnette et que nous n'avons pas d'autre choix que de retourner à Careiro, et encore c'est pas si simple, il doit aller téléphoner on ne sait ou, à mobylette pour commander le taxi à 2000 boules! Dodo dans un vrai lit mais à deux car la pousada est pleine ce soir.

24 janvier
Après une nuit réparatrice sous un orage tropical, nous profitons de ce jour pour laver au mieux les fringues que Ray est retourné chercher et surtout les faire sécher entre deux averses, mais ça repose des jours précédents. Le téléphone iridium n'a plus d'accus son chargeur 12v ne marche plus, ici y'a rien d'autre que des batteries de camion, pour pouvoir communiquer nous le branchons sur les 4 piles lr06 de l'appareil photo d'Alain en série mais c'est trop juste, nous y ajoutons en parallèle 4 autres de Raimondo elles aussi en série....mais elles rendrons vite l’âme, juste le temps de donner des news via 3 sms.

Ce soir Ray, nous dit que c'est ok pour demain, le dépanneur doit arriver cette nuit, la pousada est encore pleine  à craquer, demain sera un autre jour....

25 janvier
Après avoir fêté l'anniv' des 70 ans de la dernière précheresse de la BR319 hier soir à grand coup de génoise chocolatée et coca frelaté, nous avons passé une bonne nuit dans nos draps humides..il est temps de partir!



Vous décrire l'engin dans lequel nous devons monter n'est pas facile, ce doit être un pick-up Ford croisé avec une bétaillère. On a pas le choix les mémères sont dessus mais par rapport au porteur elle font figure de nouveaux nés.

Le chauffeur est accompagné de sont fils qui doit avoir 10 ans environ et qui fait office d'assistant meccano...et porteur d'eau. Il invite Alain à monter au milieu (enfin presque nous somme 4), je suis donc à l' extérieur droit (pas tout à fait seulement l’épaule et le bras sont dehors), son fils monte aussi au milieu et le chauffeur occupe bien une place devant le volant, mais lui a droit a deux coussins supplémentaires.

Broumm....enfin plutôt CLACCLACCLAC, le diesel de 50 ans est en route, il a du faire ses débuts chez massey fergusson. C'est parti pour 190km de piste et un peu de goudron; le chauffeur pilote pieds nus, il ressent mieux les choses ainsi, il passe les premiers bourbiers avec dexterité, il faut reconnaître qu'il est balaise, surtout avec ce tas d'os aux pneus lisses et à la direction dont le jeux fait rêver, après vérif à l’arrêt, plus d'un demi tour de volant dans le vide!!
Mais bon, ça passe, même si il faut s'accrocher fort au retros extérieur pour pas trop taper la tête dans les bosses. Nous revivons en direct tous les passages boueux ou nous en avons tant chié dans l'autre sens.
Parfois, devant un bourbier plus crade qu'un autre, le chauffeur descend voir par ou il va bien pouvoir passer, toujours pieds nus pour pas y laisser les tongs. Puis il repart en touchant le chapelet après s’être signé, le mambo de ses pieds est très sympa à regarder, le ralenti étant inexistant sur ce modèle, il fait du talon pointe, mais pour pouvoir freiner, il doit pomper au moins 4 fois; avec le pied droit il tient la pédale d'embrayage les doigts crispés autour.

Au premier relais radio, il klaxonne les ouvriers pour les prévenir que nous nous aventurons plus loin, nous pension naïvement qu'il les saluait, mais en fait ils nous suivent pour nous assister. Bonne initiative, puisque au premier pont, qui parait un peu usé nous aurons besoins d'eux. Le chauffeur hésite et c'est pas bon....bingo! la roue avant droite passe à travers le pont, il tente une marche arrière, mais ça bouge pas, nous descendons prudemment pour voir, oh pt'1, y'a au moins 6/7 mètres dessous et la moitie de la roue est enfoncée...nos amis radios accourent, nous treuillent en marche arrière, déplacent quelques planches et c'est bon, on peu y aller....nous sommes dans une autre dimension!!



On regarde un peu derrière si le toyota des radios suit car il a du passer aussi, et en route vers d'autres bourbiers.
Au bout de quelques kilomètres l'assistant voit un cochon, ni une ni deux le chauffeur lache tout, donc le moteur cale, il attrape son fusil déjà chargé derrière la banquette en frôlant nos têtes du bout du canon et part pieds nus sur la piste....10 mn plus tard il revient brocouille comme on dit dans le bouchonois, c'est repartit.

Pas longtemps, après quelques centaines de mètres lancés à fond de 4, soit environ 40km/h le chauffeur est alerté par un bruit bizarre derrière...comment fait-il pour entendre quelque chose dans ce brouhaha??? Il est vraiment balaise, il a du détecter un jeu supplémentaire, les 8 écrous de la roue jumelée gauche sont devissés de 3cm sur les goujons....illico le mécano décennaire se jette sous la benne pour y placer le cric, puis nous nous relayons pour tout revisser sur les goujons usinés par la jante..Je fait voir au chauffeur que le pneu intérieur est déchappé de la moitié de la bande de roulement, mais ça, c'est apparemment normal, il a du les récupérer comme ça.
Plus nous montons au nord plus la piste sèche et s’améliore, mais l'inconfort est tel que nous ne voyons plus le bout de ce voyage.

Quelques poses pour remettre de l'eau dans le radiateur ou un écrou sur le boitier de direction, et la piste défile. A un moment le chauffeur tend sa tasse à Alain qui lui sert volontiers de l'eau fraîche, mais il la jette sur le pare brise ou plutôt pare boue, mais il vrai qu'on y voyait plus grand chose, j'y ajoute un 1/2 litre d'eau de chez Ray sans regret.
Enfin, arrive le bitume...certes, ça saute moins, mais nous avons encore plus peur de rouler à 40/50 km dans ce tombereau que sur les pistes, il arrive à peine à le tenir sur la route et il faut au moins 500 m pour s’arrêter.


Enfin le pont de Careiro est en vue...on a l'impression d'arriver à Venise, toute la misère, la saleté et les dégradations de ce bourg qui nous avaient sauté aux yeux sont effacés, presque tout nous semble beau!
Nous retrouvons notre hôtel, toujours pas effondré, mais nous ne voyons plus les défauts non plus, il est presque surclassé!

Nous regardons l'heure, 14h, zut tout ferme à 13h, le taulier nous fait crédit, le transporteur repart avec les mémères car il est pas payé, nous allons à la station car ils prennent la carte bleue, faisons quelques courses et nous demandons du cash en échange de la surfacturation.
Dans la chambre, nous dégustons nos bières, accompagnées de chips et de noix de cajou ...krobon. sur une table assemblée avec trois tiroirs de la commode, puis une douche, certes froide, mais réparatrice.
Avec les 50 réales détournés à la station nous nous offrons une pizza.

27 janvier
Pour aujourd'hui, y'a du taf si on veut repartir demain....trouver des sous..et ici c'est pas simple, décharger les mobs, elles sont perchées à plus d'un mètre, ressouder ma béquille et régler au mieux les suspattes de la mémère d'Alain. Et ben des fois Déus est avec nous, car à 14h tout est fait on a même pu trouver un spot wifi avec les mots de passe qui nous permettent d'appeler les familles par skype et de communiquer avec les amis, et bien sur mettre à jour le blog.

Demain direction Manaus, puis Santarem par bateau et Porto Velho par la BR320 qui elle doit être praticable.

4) de Lethem à Manaus et De Manaus à Humaitá.

15 janvier
Suite aux dégâts causés par la pistes des deux jours précédents, nous décidons de rester une journée à Lethem pour nous reposer, trouver de l'argent, l'assurance pour le Brésil, ressouder et renforcer les porte-paquets, laver notre linge et les motos, faire les graissages et régler la carburation de la mob d'Alain.
 On attaque donc la journée par l'ouverture de la banque, 1h passée plus tard nous avons des brousoufs guyanais et brésiliens, sont trop forts pour les retrait CB au Guyana!!
Ensuite, on cherche pour l'assurance, notre pote américain nous dit ou se situe le consulat brésilien...et hop, 1 heure plus tard, nous savons quelle peut se prendre à la frontière...dire que les deux agences d'assurances que nous avions vu la veille ne le savaient pas.

Sur le chemin du retour nous trouvons un garagiste qui connait un soudeur, qui lui, à coup de ferraille de récup' nous renforce les porte paquets aux endroit affaiblis par les chocs de la tôle ondulée.

La station de lavage étant à côté de l’hôtel nous déposons les mobs pendant notre pause repas.

A 18h, tombée de la nuit, nous avons tout terminé, y compris la lessive à poil sous la douche froide.

Nous arrosons cette bonne journée dans un resto brésilien ou nous avons mangé un très bon poisson, puis nous avons inventé un cocktail avec les ingrédients disponible dans ce resto....glace pilée jus orange/citron, citron vert frais et vodka.

16 janvier
 nous prenons la route à 9h direction la station essence pour un dernier plein à moins d'un euro le litre.
Arrivés à la frontière, nous ne sommes même pas arrêtés, du coup on prend pas d'assurance.
Nous roulons tranquilles pendant 400 km sauf que la mémére d'Alain fait des siennes à chaque arrêt il lui faut se reposer 1/2 h.

Résultat, la nuit tombe avant l'objectif, nous dormons donc sous l'abris d'une buvette ou la propriétaire nous propose de boire une bière. Cela accompagne bien nos conserves guyanaises (importées de Jamaïque et d'Indonésie).



17 janvier
 au matin, fin prêts à 8h....la mob d'Alain refuse de démarrer!
Nous détectons rapidement la panne après avec voulu démonter les bougies (mais il faut 1/2 h sur ce modèle pour y arriver), c'était juste un antiparasite mal remonté.

A 8h40...Gazzz
Pour la traversée de la foret amazonienne direction Manaus, à 300km nous faisons une pose dans un ptit resto au sortir de la réserve indienne ou nous découvrons un autre poisson, le jalaki.






Nous passons la ligne équatoriale et son monument de la BR 174

Puis, en route vers Manaus; à 50 km de l'arrivée, accident de camion 1h30 d'attente, la pluie nous rattrape, nous attendons sous un déluge que la grue dégage le camion,



 Puis enfin nous partons, pour 5 km...la mémère d'Alain a pris l'eau et cale...la mienne a un mal de chien à tourner....heureusement il y a une buvette à 500m de là.
Le patron et son perroquet nous offrent son garage pour les mémères, à manger et à boire gratos, et la terrasse pour la nuit.....chaque jour son aventure!!!


18 janvier
En ce dimanche, nous commençons par réanimer la mob d'Alain....vérif. bougies et remplacement bobine que l'on suppose humide.
Et crack, elle démarre.
Le temps de remettre nos fringues mouillées et go to Manaus....déjà secs en arrivant là bas nous trouvons l'embarcadère pour Careiro en moins d'une heure dans une ville de la taille de Lyon, mais sans un panneau d'orientation, merci mapfactor.






A 13 h le bateau démarre sur le Rio Negro et à la jonction avec l'Amazone, oblique vers le sud et là, remonte jusqu'à la liaison pour Porto Vehlo par la fameuse BR 319, que nous empruntons jusqu'à Careiro, en n'oubliant pas, bien sur, de nous faire copieusement arroser sur la route histoire d'arriver mouillés.




On fait le plein, on trouve un hôtel avec parking pour les méméres et on en profite pour resserrer un peu mon collecteur d'échappement (enfin, celui de ma mob) qui commence à faire du bruit.
Après piscine et douche dans un hôtel qui ne demande qu'à s'écrouler, on trouve un resto ou nous rencontrons un portugais vivant au Brésil qui parle français, car il a travaillé à St Nazaire dans une banque il y a 45 ans; ça fait du bien de parler français!




19 janvier,
C'est partit pour le dernier tronçon de piste transamazonienne; Sur les 70 premiers kilomètres, pas de blem, parfois glissant, mais roulant. Mais d'un coup un bourbier se présente et me voila parterre après un beau demi-tour. Il nous faudra 3h heures pour avancer de 600 mètres, non sans égaliser le score à 1 partout. Mais on ne compte pas l'enlisement d'Alain qui nous pris beaucoup d'énergie.






Ensuite, à nouveau du roulant jusqu'au bac au km125, qui se passe sans attente, poussé par un vieux bateau de pèche.





Oups, Alain a raté la marche..

Premier problème, il nous reste juste de quoi refaire le plein pour couvrir les 300km restants sans pompe, et le passeur veut un prix de gueux ....il nous prend pour des amerloques!...après négociations, il nous reste 30 réal pour acheter 20 litres à 5 réales.... pas simple.
On avance quand même et 15 km plus loin nous tombons sur un pont en travaux c'est à dire qu'il faut passer sur 3 poutres mal dégrossies surplombant 15m de vide, nous discutons un peu avec les ouvriers qui nous revendent nos 20 litres pour 30 réales!!!soit 50 ct d'euros le litre.


Nous sommes passés dessus, mais en poussant les mémères. 


La nuit approche et nous pensons dormir sur place lorsque que Raimondo que nous avons rencontré au bac nous propose de dormir dans sa pousada... le seul gite du coin.
Et là nous prenons la première mauvaise décision en acceptant de le suivre car il nous annonçait environ 20km.
11 km plus loin, très fatigués par la journée et à force de chutes que ne comptons plus à cause de la pluie diluvienne qui rend la piste illisible de nuit, nous décidons de laisser motos et bagages dans la forêt et de rallier le gite à pied...seconde mauvaise décision.
En effet, nos pieds marinent dans les chaussures trempées depuis le matin et la marche devient vite un calvaire, de plus Raimondo est partit avec sa mobylette et nous n'avons aucun repaire dans le faisceau de notre unique lampe frontale. Au bout de 3 à 4h de marche à suivre la piste de 3m et  les bourbiers, nous ne pouvons nous repérer, nous pensons avoir raté le gite, il pleut toujours, nous sommes épuisés au point de décider de dormir sur la route et sous la pluie en plein forêt amazonienne, car depuis le départ pas un seul endroit pour s’asseoir.

Une rencontre surprenante

2h plus tard, réveillés par le froid nous reprenons notre chemin éclairés par le smartphone, la frontale ayant rendu l'âme, pensant qu'il était impossible d'avoir raté le gite et que donc le km annoncé était soit faux soit mal compris ce qui est plus probable.
Vers 4h du matin bien tassés, n'y croyant plus mais ne sachant quoi faire d'autre que d'avancer, nous découvrons épuisés et les pieds meurtris la pousada de Raimondo...la pluie s’arrête!

20 janvier
Le réveil est dur 3h plus tard, nous ne pensons pas pouvoir retourner chercher les motos a pied, nous avons trop mal. Toutes les possibilités nous viennent à l'esprit y compris celle d'abandonner là notre périple.
Raimondo nous apporte le petit déjeuner ce qui nous remonte un peu le moral, nous lui demandons si il a une voiture, mais non, que la mobylette!




Il nous propose de nous emmener à tour de rôle vers les ténérés, nous acceptons volontiers d'autant que l'auto stop est exclu. Nous n'avons pas vu une seule voiture de la journée. Avant de monter, Raimondo nous donne son vieux fusil à porter en bandoulière et il enfile sa casquette. La route est longue et, nous commençons à comprendre pourquoi ce trajet à été si dur la nuit passée, mais Raimondo n'as pas de compteur!!!
Ce n' est qu'au retour que les compteurs des mémères nous affichent la douloureuse....23 km...tu m'étonne qu'on a eu du mal!!







Nous décidons de rester 24h de plus chez lui pour se reposer, l' endroit est sympa, on fait la lessive en se baignant dans la rivière, et en plus c'est gratuit, ce qui tombe bien car nous ne pourrons retirer de l'argent que dans 350km.